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le contrat, et a monsieur le cure de nous garder sa messe pour le lundi de la semaine qui suivra celle dans
laquelle nous entrons.
LE GENERAL, riant. C'est agir en homme sage, mon ami. Vous etes presses tous deux par vos enfants;
finissez-en le plus tot possible. Allez, mon cher, allez vite, de peur que maire et notaire vous echappent. Je
XXIII. Un mariage sans noce. 85
L'auberge de l'ange gardien
vous donne conge jusqu'au soir. Monsieur le cure veut bien me tenir compagnie, et Moutier viendra si j'ai
besoin de quelque chose. Je suis, en verite, aussi presse que vous de voir le mariage fait et votre femme etablie
chez moi avec vous et vos enfants.
Derigny disparut et utilisa son temps: il ecrivit dans son pays pour avoir les papiers necessaires, il arrangea
tout avec le notaire et le maire, puis il courut a l'Ange-Gardien, ou il arriva vers le soir, au moment ou les
enfants venaient de s'eveiller et demandaient a manger.
Mme Blidot accourut.
 Mes enfants, mes chers enfants, votre papa veut bien que je vive toujours avec vous et avec lui; il va
m'epouser; je serai sa femme et vous serez mes enfants.
JACQUES. Oh! que je suis content, maman! J'avais peur que papa ne nous emmene loin de vous, ou bien
qu'il ne nous laisse ici en partant sans nous. Merci, mon cher papa, vous etes bien bon.
DERIGNY. C'est votre maman qui est bien bonne de le vouloir, mes chers enfants. Moi, je suis si heureux
de vous garder pres de moi avec cette excellente maman que je la remercie du fond du coeur d'avoir dit oui.
MADAME BLIDOT. Et moi, mon ami, je vous remercie de tout mon coeur de m'en avoir parle. C'est que je
n'y pensais pas du tout. Allons-nous etre heureux, mon Dieu! Tous ensemble, toujours!
Elfy, qui avait prepare le souper, vint ainsi que Moutier prendre part a leur joie, et les enfants sautaient et
gambadaient sans oublier le souper, car Paul criait:
 Et la soupe? J'ai si faim!
 Voila! voila, dit Moutier qui l'apportait.
Ils se mirent gaiement a table. Tous etaient les plus heureuses gens de la terre. Le general fut porte aux nues;
on n'en dit que du bien: Mme Blidot trouva meme qu'il etait tres bel homme, ce qui excita les rires de la
famille. Le souper fini, les enfants, mal reposes de leur nuit de fatigue, demanderent a se recoucher. Mme
Blidot ne voulut pas etre aidee par Elfy; elle la remplaca par Derigny, enchante de donner des soins a ses
enfants et de voir faire Mme Blidot. Moutier et Elfy allerent voir le general. Derigny et Mme Blidot les y
rejoignirent quand les enfants furent endormis; on laissait pour les garder une servante qu'on avait prise depuis
l'arrivee du general et qu'Elfy voulut garder quand elle sut que Mme Blidot les quitterait.
XXIV. Conclusion, mais sans fin...
Les dix ou douze jours qui separerent la demande en mariage d'avec la ceremonie s'ecoulerent vite et
gaiement; les futurs quittaient peu le general que la gaiete et l'entrain de Mme Blidot amusaient toujours. Le
mariage se fit sans bruit ni fete: deux veufs qui se marient ne font pas de noce comme des jeunes gens. On
dina chez le general, avec le cure et le notaire. Dans l'apres-midi, Mme Derigny s'installa chez le general avec
les enfants. M. et Mme Moutier devinrent seuls maitres de l'Ange-Gardien. Le general desira que l'auberge du
General reconnaissant restat ouverte a tous les voyageurs militaires, et lui-meme se plaisait a les servir et a
couler des pieces d'or dans leurs poches. Il vecut gai et heureux a Loumigny pendant un mois encore: la
conclusion de la paix l'obligea a quitter cette vie douce et uniforme qui lui plaisait... au moins pour un temps.
Il fallut partir. Selon leurs conventions, Derigny l'accompagna, emmenant sa femme et ses enfants, tous
enchantes du voyage et heureux de ne pas se separer. Mme Blidot s'etait attachee a son mari autant qu'aux
XXIV. Conclusion, mais sans fin... 86
L'auberge de l'ange gardien
enfants; Derigny s'apercut avec surprise qu'il aimait sa seconde femme comme il avait aime Madeleine; sa
gaiete premiere etait revenue. Le general se trouvait le plus heureux des hommes. Avant de quitter Loumigny,
il donna la maison et ses dependances a sa petite femme, comme il l'appelait encore; les pres, les terres
environnants a Derigny, qui eut ainsi une propriete personnelle de plus de quarante mille francs.
Moutier et Elfy se chargerent de l'administration et de la garde de la maison et des terres du General
reconnaissant en l'absence de Derigny et de sa famille. La separation des deux soeurs fut douloureuse; Elfy
pleurait; Moutier etait visiblement emu. Le general embrassa Elfy avec effusion et dit en la remettant a
Moutier:
 Au revoir dans un an, mes enfants, mes bons amis. Attendez-moi pour le bapteme de votre premier enfant;
c'est moi qui suis le parrain. Adieu, mes enfants, pensez au vieux general, toujours reconnaissant.
La voiture partit; Moutier emmena sa femme qui pleurait moins amerement depuis la promesse du general.
ELFY. Croyez-vous, mon ami, qu'ils reviendront dans un an, comme l'a promis le general?
MOUTIER. J'en suis certain, ma petite Elfy. Il nous aime tous, il n'aime que nous, et il veut notre bonheur.
Moutier essuya les yeux d'Elfy et l'emmena faire une tournee d'inspection dans les pres et les terres de
Derigny; ils rangerent tout dans la maison qui resta fermee jusqu'au retour de ses proprietaires.
Torchonnet devint un assez bon sujet, et sortit de chez les Freres pour entrer en qualite de commis dans une
maison de commerce.
Le proces Bournier se termina par la condamnation a mort de Bournier et de sa femme, et aux travaux forces a
perpetuite du frere de Bournier. La femme Bournier ne fut pas executee; elle fut enfermee dans une maison
d'alienes, etant devenue folle furieuse par suite du coup sur la tete qu'elle avait recu de Moutier. Bournier eut
la tete tranchee et mourut proferant des imprecations contre Moutier et le general.
On sut par lui, et dans le courant du proces, qu'il avait emmene la voiture du general pour faire croire a son
depart; qu'il avait mene cette voiture dans un bois ou il l'avait brisee avec son frere a coups de hache et brulee
ensuite, et qu'ils etaient revenus de nuit a Loumigny sans avoir ete vus de personne.
Le cure fit executer les travaux qu'avait indiques le general; l'eglise de Loumigny devint la plus jolie du pays
et fut souvent visitee par des voyageurs de distinction qui s'arretaient a l'Ange-Gardien, seule bonne auberge
du village.
Nous ne dirons rien du general ni de ses compagnons de route, dont nous nous proposons de continuer
l'histoire dans un autre volume; nous nous bornerons a constater que leur voyage fut gai et heureux, et qu'ils
arriverent tous en bon etat dans la terre de Gromiline, pres de Smolensk, apres avoir passe par Petersbourg et
par Moscou. Les details au prochain volume.
XXIV. Conclusion, mais sans fin... 87 [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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