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endurcie par le travail ; elle me dit n'en avoir que 28. Un Anglais qui n'a pas quitté son pays ne peut se figurer
l'apparence de la majeure partie des paysannes en France : elle annonce, à première vue, un travail dur et
pénible ; je les crois plus laborieuses que les hommes, et la fatigue plus douloureuse encore de donner au
monde une nouvelle génération d'esclaves venant s'y joindre, elles perdent, toute régularité de traits et tout
caractère féminin. A quoi attribuerons-nous cette différence entre la basse classe des deux royaumes ? Au
gouvernement. 23 milles.
Le 13. Quitté Mar-le-Tour ( Mars-la-Tour ) à 4 heures du matin ; le berger du village sonnait son cor, et
rien n'était plus drôle que de voir chaque porte vomir ses moutons et ses porcs, quelquefois des chèvres ; le
troupeau se grossissant à chaque pas. Moutons misérables et porcs à dos géométriques, formant de grands
segments de très petits cercles. Il doit y avoir ici abondance de communaux ; mais, si j'en juge par les
animaux, ils doivent être terriblement surchargés. Une des villes les plus fortes de France, on passe trois
ponts-levis ; l'eau que l'on a à discrétion joue un aussi grand rôle que les ouvrages fortifiés. La garnison
ordinaire est de 10,000 hommes, elle est plus faible maintenant. Visité M. de Payen, secrétaire de l'Académie
des sciences ; il me demanda mon plan, que je lui expliquai ; puis il me remit à quatre heures après midi à
l'Académie, où il y avait séance, en me promettant de me présenter à quelques personnes qui répondraient à
mes questions. Je m'y trouvai : c'était une réunion hebdomadaire. M. Payen me présenta aux membres, et ils
eurent la bonté de délibérer sur mes demandes et d'en résoudre plusieurs, avant de procéder à leurs affaires
privées. Il est dit dans l'Almanach des Trois-Évechés, 1789, que cette Académie a l'agriculture pour but
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Voyages en France pendant les années 1787, 1788, 1789
principal ; je feuilletai la liste des membres honoraires pour voir quels hommages elle avait rendus aux
hommes de ce temps qui ont le plus servi cet art. Je trouvai un Anglais, Dom Cowley, de Londres. Quel peut
être ce Dom Cowley ? Dîné à table d'hôte avec sept officiers, de la bouche desquels, dans un moment si
décisif et quand la conversation est aussi libre que la presse, il n'est pas sorti une parole dont je donnerais un
fêtu ; ils n'ont pas abordé de sujet plus important qu'un habit ou un petit chien. Avec eux il n'y a qu'absurdité
et libertinage ; avec les marchands, un silence morne et stupide. Prenez tout en bloc, vous trouverez plus de
bon sens en une demi-heure en Angleterre qu'en six mois en France. Le gouvernement ! Toujours, en tout, le
gouvernement ! 15 milles.
Le 14. Il y a un cabinet littéraire à Metz, dans le genre de celui que j'ai décrit à Nantes, mais sur une
moins grande échelle ; tout le monde y est admis pour lire ou causer, moyennant 4 sous par jour. Je m'y
rendis en hâte et trouvai les nouvelles de Paris fort intéressantes, tant celles que donnaient les journaux que
d'autres que je tins d'un monsieur que j'y rencontrai. Versailles et Paris sont environnés de troupes : il y a déjà
35.000 hommes ; 20,000 sont en marche ; on rassemble un grand parc d'artillerie, et tout se prépare pour la
guerre. Cette concentration a fait hausser le prix des vivres, et le peuple ne distingue pas aisément les achats
pour le compte de l'armée de ceux qu'il croit faits pour le compte des accapareurs. Le désespoir s'empare de
lui, aussi le désordre est extrême dans la capitale. Un monsieur, d'un jugement excellent, et très considéré, à
en croire les égards qu'on avait pour lui, déplorait de la façon la plus touchante la situation de son pays dans
un entretien que nous eûmes à ce sujet ; il considère la guerre civile comme inévitable. « Il n'y a pas à en
douter, ajoutait-il, la cour, ne pouvant s'accorder avec l'Assemblée, voudra s'en débarrasser ; la banqueroute
s'ensuivra, puis la guerre, et ce n'est qu'avec des flots de sang qu'on peut espérer établir une libre constitution
: il faut cependant qu'elle s'établisse, car le vieux gouvernement est rivé à des abus désormais insupportables.
Il convenait avec moi que les propositions de la séance royale, quoique loin d'être tout à fait satisfaisantes,
pouvaient cependant servir de base à des négociations qui eussent assuré par degrés « tout ce que l'épée,
même la plus triomphante, peut conquérir. La bourse est tout ; habilement tenue avec un gouvernement
nécessiteux comme le nôtre, elle obtiendrait de lui tout ce que l'on souhaite. Quant à la guerre, Dieu sait ce
qu'il en sortira ; son bonheur même peut nous ruiner : la France peut, aussi bien que l'Angleterre, nourrir un
Cromwell dans son sein. »
Metz est la ville où j'ai vécu au meilleur marché sans exception. La table d'hôte est de 36 sous, y compris du
bon vin à discrétion. Nous étions dix, et nous avions deux services et un dessert de dix plats chacun et
abondamment fournis. Le souper est le même ; je le faisais chez moi avec une pinte de vin et un grand plat
d'échaudés, pour 10 sous ; mon cheval me coûtait en foin et avoine, 25 sous ; mon logement rien ; le total de
ma dépense journalière s'élevait à 71 sous, soit 2 sh. 11 1/2 d. ; en soupant à table d'hôte, c'eût été 97 sous, ou
4 sh. 1/2 d. Outre cela, une grande politesse et un bon service. C'était au Faisan. Pourquoi les hôtels où l'on
vit à meilleur marché en France sont-ils les meilleurs ? De Metz à Pont-à-Mousson, route pittoresque.
La Moselle, qui est une belle rivière, coule dans la vallée entre deux rangs de hautes collines. Non loin de
Metz se trouvent les restes d'un ancien aqueduc faisant traverser la Moselle aux eaux d'une source ; les
paysans se sont bâti des maisons sous les arches placées de ce côté. A Pont-à-Mousson, M. Pichon,
subdélégué de l'intendant pour lequel j'avais des recommandations, me reçut fort honnêtement, satisfit à mes
recherches, ce qu'il était, par sa position, plus à même de faire que qui que ce soit, et il me fit voir les choses
intéressantes de la ville. Il y en a peu : l'Ecole militaire, pour les fils de gentilshommes sans fortune, et le
couvent de Prémontré, dont la superbe bibliothèque a 107 pieds de long sur 25 de large. On me présenta à
l'abbé, comme une personne ayant quelque connaissance de l'agriculture. 17 milles.
Le 15. J'arrivais à Nancy avec de grandes espérances, car on me l'avait donnée comme la plus jolie ville
de France. Je pense qu'après tout elle n'usurpe pas sa réputation en ce qui touche à la construction, à la
direction et à la largeur des rues. Bordeaux est plus grandiose, Bayonne et Nantes plus animées ; mais il y a
plus d'égalité à Nancy ; presque tout en est bien, et les édifices publics sont nombreux. La place Royale et le
quartier qui y touche sont superbes. Des lettres de Paris ! tout est en désordre ! le ministère est changé, M.
Necker a reçu le commandement de quitter le royaume sans bruit. L'effet sur le peuple de Nancy a été
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considérable. J'étais avec M. Willemet quand ses lettres arrivèrent, les curieux ne désemplissaient pas la
maison ; tous s'accordèrent à regarder ces nouvelles comme fatales et devant occasionner de grands troubles.
Quel en sera le résultat pour Nancy ? La réponse fut la même chez tous ceux à qui je fis cette question
: Nous sommes de la province, il nous faut attendre pour voir ce que l'on fait à Paris ; mais il y a tout à
craindre du peuple, parce que le pain est cher ; il est à moitié mort de faim, prêt par conséquent à se jeter dans
tous les désordres. Tel est le sentiment général ; ils sont presque autant intéressés que Paris, mais ils
n'osent pas bouger ; ils n'osent pas même se faire une opinion jusqu'à ce que Paris se soit prononcé ; de sorte
que, s'il n'y avait pas dans les débats une multitude affamée, personne ne penserait à remuer. Ceci confirme [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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